Le Musée Africain vous invite à la
découverte de nouveaux horizons

   

 

 

 

 

 

 






Aujourd'hui, après un
e succession d'étapes différentes, le Musée Africain se veut un musée des cultures de l’Afrique de l’Ouest développant une approche relevant de l’anthropologie culturelle. Pour ce faire, il emprunte le concept sur lequel reposait le Musée National des Arts et Traditions Populaires : faire découvrir des peuples à travers les objets qu’ils produisent et utilisent. Le projet qui l’anime est de participer à la rencontre culturelle entre l’Europe et l’Afrique en faisant découvrir, à travers plus de deux mille objets, les manières de vivre, les échanges matériels et culturels ainsi que les symboles et les rites de l'Afrique de l'Ouest.
Prendre en compte un tel passé est une exigence, avoir pour outil un joyau tel que le Musée Africain est une chance. Faire connaître et aimer les valeurs culturelles des peuples africains me paraît être une nécessité à mettre au service des hommes d'aujourd'hui.
Les temps continuent de changer, les mouvements de populations s'accentuent, le brassage des idées apporte des interrogations nouvelles. Ces réalités sont prises en compte par les sciences humaines, l'histoire, la sociologie ; le regard de l'anthropologie s'affine !
Tout comme Aupiais, d'autres grands noms ont marqué la rencontre des cultures africaines et leur analyse par les scientifiques occidentaux ; mais n'oublions pas les récits extraordinaires que nous confient les littérateurs africains eux-mêmes. Hier, il s'agissait de romanciers, aujourd'hui au travers de toutes les disciplines humaines les Africains expriment un aspect ou l'autre de leurs cultures toujours en évolution. Le Musée Africain offre l'occasion de répercuter ce dynamisme et de susciter la mise en route de ceux qui n'ont pas peur de l'aventure qu'est la rencontre des cultures.
Mais pour cela il y a des règles et c'est ainsi que j'aime faire rimer laïcité avec objectivité car les cultures africaines nous entraînent dans des lieux peut-être peu fréquentés par nos contemporains de France. Le discours que, ministre de l'Intérieur et des Cultes, Émile Combes prononçait à Auxerre en septembre 1904, a marqué un choix indéniable dans la vie de la Nation. Nous en sommes non seulement héritiers, mais aussi acteurs; à nous de savoir transmettre les messages dans le langage qui convient, plein de respect pour chacun.

Michel Bonemaison
, Ex Directeur du Musée Africain








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Un aspect de la mémoire d'un institut mis
sionnaire

Consacrée à Notre Dame de Fourvière le 8 décembre 1856 par un vicaire apostolique des missions étrangères de Paris (Monseigneur de Marion Brésillac) et un prêtre diocésain (Augustin Planque), la société des missions africaines de Lyon devient très rapidement un institut missionnaire international au service de l'Afrique. L'histoire va faire de cet institut le fondateur de l'Eglise en Afrique Occidentale.
A l'heure de son 150° anniversaire les Eglises de Libéria, Côte d'Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigéria sont totalement administrées par leur propre clergé africain. A leurs côtés travaillent toujours des pères des missions africaines (sma) tandis que d'autres sont au Niger, en Centre Afrique, au Congo, en Angola, Zambie, Afrique du Sud, Tanzanie, Kenya, Égypte et Maroc, apportant leur appui aux Eglises qui leur font appel.
Le Musée est presque né avec l'institut. Dès le début le Père Planque invitait les missionnaires à lui faire parvenir des objets qui pourraient faire connaître et aimer ceux chez qui ils résidaient.
C'est donc une "collection de famille" qui est offerte aujourd'hui à notre regard, à notre méditation. Il y a bien des manières de se laisser interpeller par le contenu de ces vitrines situées 150 cours Gambetta à Lyon. Chaque objet peut être le support à une multitude de discours, que ce soit au niveau de l'art, de l'ethnologie ou de l'anthropologie. A travers eux on apprend à rencontrer des cultures et on peut se laisser inviter à découvrir l'univers spirituel des africains. Lyon peut s'enorgueillir d'avoir de telles collections si bien mises en valeur au sein de sa cité.
Ce patrimoine nous parle aussi de ces hommes et de ces femmes qui au long des années sont venus de toute la France, de l'Europe pour recevoir une formation qui leur permette de partir à la rencontre des populations africaines. Parmi eux, nous allons citer le Père Chabert qui a conçu le bâtiment actuel en donnant au Musée sa place centrale ; puis deux hommes que les Africains ont élus pour les représenter à la chambre des députés, le Père Francis Aupiais anthropologue de très haut niveau qui s'est épuisé à défendre la cause des africains, et le Père Jacques Bertho directeur de l'enseignement catholique pour l'Afrique occidentale.
Du premier le musée présente un grand nombre de statuettes, et la collection de photographies du second a permis aux scénographes de réaliser une merveilleuse présentation de thèmes proposés par les vitrines.
Être invité à vivre quelques années la charge de direction du "Musée Africain" est une véritable grâce, celle de dire notre amour de l'Afrique à ceux qui l'aiment déjà pour de multiples raisons, mais aussi à ceux qui par le goût des rencontres ou le désir de se cultiver viennent passer quelques heures dans ce "sanctuaire de la vie africaine". On ne ressort pas indemne d'une visite qu’elle soit libre ou guidée.

Michel Bonemaison, sma Lyon
Texte pour Peuples du Monde novembre 2003

 

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