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Un aspect de la mémoire d'un institut missionnaire
Consacrée à Notre Dame de Fourvière le 8 décembre
1856 par un vicaire apostolique des missions étrangères
de Paris (Monseigneur de Marion Brésillac) et un prêtre
diocésain (Augustin Planque), la société des missions
africaines de Lyon devient très rapidement un institut missionnaire
international au service de l'Afrique. L'histoire va faire de cet institut
le fondateur de l'Eglise en Afrique Occidentale.
A l'heure de son 150° anniversaire les Eglises de Libéria,
Côte d'Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigéria sont
totalement administrées par leur propre clergé africain.
A leurs côtés travaillent toujours des pères des
missions africaines (sma) tandis que d'autres sont au Niger, en Centre
Afrique, au Congo, en Angola, Zambie, Afrique du Sud, Tanzanie, Kenya,
Égypte et Maroc, apportant leur appui aux Eglises qui leur font
appel.
Le Musée est presque né avec l'institut. Dès le
début le Père Planque invitait les missionnaires à
lui faire parvenir des objets qui pourraient faire connaître et
aimer ceux chez qui ils résidaient.
C'est donc une "collection de famille" qui est offerte aujourd'hui
à notre regard, à notre méditation. Il y a bien
des manières de se laisser interpeller par le contenu de ces
vitrines situées 150 cours Gambetta à Lyon. Chaque objet
peut être le support à une multitude de discours, que ce
soit au niveau de l'art, de l'ethnologie ou de l'anthropologie. A travers
eux on apprend à rencontrer des cultures et on peut se laisser
inviter à découvrir l'univers spirituel des africains.
Lyon peut s'enorgueillir d'avoir de telles collections si bien mises
en valeur au sein de sa cité.
Ce patrimoine nous parle aussi de ces hommes et de ces femmes qui au
long des années sont venus de toute la France, de l'Europe pour
recevoir une formation qui leur permette de partir à la rencontre
des populations africaines. Parmi eux, nous allons citer le Père
Chabert qui a conçu le bâtiment actuel en donnant au Musée
sa place centrale ; puis deux hommes que les Africains ont élus
pour les représenter à la chambre des députés,
le Père Francis Aupiais anthropologue de très haut niveau
qui s'est épuisé à défendre la cause des
africains, et le Père Jacques Bertho directeur de l'enseignement
catholique pour l'Afrique occidentale.
Du premier le musée présente un grand nombre de statuettes,
et la collection de photographies du second a permis aux scénographes
de réaliser une merveilleuse présentation de thèmes
proposés par les vitrines.
Être invité à vivre quelques années la charge
de direction du "Musée Africain" est une véritable
grâce, celle de dire notre amour de l'Afrique à ceux qui
l'aiment déjà pour de multiples raisons, mais aussi à
ceux qui par le goût des rencontres ou le désir de se cultiver
viennent passer quelques heures dans ce "sanctuaire de la vie africaine".
On ne ressort pas indemne d'une visite qu’elle soit libre ou guidée.
Michel Bonemaison, sma Lyon
Texte pour Peuples du Monde novembre 2003