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PREMIER
NIVEAU :
·
Le rôle de la Femme
·
Les activités Masculines
·
L'Enfant
· Les
Relations Sociales ·
Les Bijoux et le Pouvoirs
·
Forgerons et Potières
·
Tisserands et Sculpteurs
Le
rôle de la Femme
La
femme tient une place de premier ordre dans les sociétés
africaines. Dans des régions où le taux de mortalité
est très élevé, le rôle premier
de la femme est de donner la vie et de la préserver.
Elle est aussi garante de la tradition où s'enracine
la vie : en beaucoup d'ethnies, ce sont les "vieilles"
que l'on consulte pour décliner les généalogies
ou pour évoquer les mystères du passé,
et ce sont elles qui manipulent le mieux les forces occultes.
Pour toutes ces raisons, il importe de garder sous contrôle
celle qui est dépositaire de tant de science et de
tant de pouvoir. Le femme n'est donc pas cette espèce
d'esclave que certains auteurs se sont plu à décrire,
et si, par certains de ses aspects, la condition féminine
semble peu enviable, il faut y voir davantage le résultat
d'une déviance que d'une volonté délibérée
de maintenir la femme dans un état de servitude.
Les
Activités
Masculines
Les
activités de l'homme correspondent, pour une part,
à sa constitution physique et, pour une autre part,
à la place que lui assigne l'idéologie du groupe.
Il lui revient d'accomplir les travaux pénibles ou
dangereux : défrichage, chasse, pêche, guerre...
Si son statut social le lui permet, il participe à
la palabre où se règlent les conflits de personnes
et où se prennent les décisions d'intérêt
général.
L'Enfant
L'enfant,
considéré comme potentiel de vie et de prospérité,
est entouré de soins attentifs. L'initiation, qu'elle
soit formelle ou diffuse, modèle son intelligence,
son caractère et son affectivité, pour qu'il
tienne le rôle qui lui sera dévolu dans le monde
des adultes. Une fois l'âge de raison atteint, vers
7/8 ans, le petit garçon se détache peu à
peu de sa mère pour fréquenter le monde des
hommes, tandis que la fillette sera élevée par
les femmes.
Les
Relations
Sociales
Les
relations sociales sont essentiellement fondées sur
la parenté qui fait elle-même référence
à un ancêtre commun. Il n'est pas toujours aisé
de distinguer les nuances entre lignage, clan et tribu ; mais
une chose est sûre : l'Africain se situe toujours par
rapport à la famille, dans la ligne paternelle ou maternelle
selon les cas. La solidarité familiale elle-même,
qui étonne tant le voyageur occidental, est régie
par ce réseau de parenté à plusieurs
niveaux.
Les
Bijoux
et le Pouvoir
Les
bijoux n'ont pas toujours pour objet la parure ; ils sont
aussi chargés de symbolisme et ont parfois des usages
inattendus. Ainsi les perles, les coquillages et les bracelets
ont pu servir de monnaie d'échange. Certains gros bracelets
ont même été utilisés pour entraver
les petits délinquants, dans le sud-ouest ivoirien
par exemple. A l'origine, les perles étaient façonnées
à partir de minéraux naturels (pierres, coraux...).
Mais, depuis longtemps, elles sont concurrencées par
la verroterie d'origine européenne (pâte de verre
de Venise). Le musée présente une très
belle collection de figurines en laiton qui illustrent des
scènes de la vie quotidienne. Elles furent moulées
dans les années 20, selon le procédé
de la fonte à la cire perdue, à une époque
où l'artisanat n'était pas encore dévoyé
par les besoins du marché touristique. Ce genre d'objets
était autrefois réservé aux personnages
imposants ou voué à un culte particulier. On
peut noter la différence entre les styles sénufo,
fon et yoruba (voir la vitrine 2 "travail féminin").
Les
Forgerons
et les Potières
Le
forgeron est l'un des personnages clés des sociétés
africaines. Il appartient en général à
une caste et jouit d'un prestige souvent ambigu : on respecte
la science qui lui permet de maîtriser la technologie
des métaux, mais on craint le pouvoir quasi magique
qu'il tire de son commerce avec les éléments
naturels (l'eau, le feu, l'air, la terre) et le monde souterrain.
Aujourd'hui, la matière première est fournie
en abondance par les métaux de récupération
et les hauts fourneaux sont en voie de disparition. S'il arrive
que la potière soit la femme du forgeron, ceci est
loin d'être la règle générale.
En maints endroits, ce travail n'est qu'une activité
d'appoint que les femmes (rarement les hommes) pratiquent
durant la morte-saison ou bien les jours où la coutume
interdit d'aller en brousse. Tout est modelé à
la main, sans l'aide d'un tour, et la cuisson se fait le plus
souvent à l'air libre, dans un énorme fagot
de bois sec. La couleur peut être mise avant la cuisson
(enduit d'argile rouge, par exemple) ou par trempage, au sortir
du brasier, dans une décoction de plantes sauvages
(vernis noir).
Les
Tisserands
et les Sculpteurs
Le
tisserand, à l'instar du forgeron, maîtrise un
art complexe qui fait de lui un créateur, sans qu'il
soit pour autant le dépositaire d'un pouvoir mystique.
Cependant, certains rites peuvent être liés à
l'exercice du tissage. Le métier à tisser est
très répandu en Afrique occidentale. Si la superstructure
est des plus élémentaires (mobilité oblige
puisque le tisserand est fréquemment un artisan itinérant),
les accessoires sont d'une facture très soignée
: navettes, peignes et surtout étriers de poulies sont
parfois d'authentiques chefs-d'œuvre. Les motifs de tissage
sont porteurs de messages : chez les Ashanti du Ghana, ils
reflètent la hiérarchie sociale et nul ne saurait
porter un pagne qui ne correspondrait pas à son rang.
Le sculpteur, enfin, occupe aussi une place prépondérante.
En principe, il travaille sur commande, respectant les canons
esthétiques de sa culture, mais il est libre d'exprimer
sa sensibilité créatrice. Ses outils se réduisent
au minimum : herminette, couteau, grattoir, gouge et aussi
certaines feuilles abrasives qui servent au polissage. La
nature des bois employés est assez variée :
en règle générale, les bois tendres et
légers sont réservés aux masques, alors
que les statuettes sont réalisées dans des essences
plus denses et donc moins périssables. La patine noirâtre
et croûteuse résulte des libations de sang versées
sur des objets voués au culte. Quand elle est rouge,
il y a de fortes chances qu'elle soit due aux onctions répétées
d'huile de palme ou de cola. En certaines régions,
par exemple chez les Fon et les Yoruba, on utilise des pigments
naturels ocres, blancs ou bleus, qui sont de plus en plus
remplacés par des peintures d'importation aux tons
plus criards.
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